danger social
COMMUNIQUE
DE PRESSE
.DU COLLECTIF DES 39
Publié dans son intégralité :
« En amalgamant la folie à une pure
dangerosité sociale, en assimilant d’une façon calculée la
maladie mentale à la délinquance, est justifié un plan de mesures
sécuritaires inacceptables.
Alors que les professionnels
alertent régulièrement les pouvoirs publics non seulement sur les
conditions de plus en plus restrictives de leur capacité de soigner,
sur l’inégalité croissante de l’accès aux soins, mais aussi
sur la mainmise gestionnaire et technocratique de leurs espaces de
travail et d’innovation, une seule réponse leur a été opposée :
attention danger, sécurisez, enfermez, obligez, et surtout n’oubliez
pas que votre responsabilité sera engagée en cas « de dérapage
».
Ceci est un extrait de l’appel lancé par le
« groupe des 39 » il y a un an contre « la
nuit sécuritaire »
Près de 30 000 citoyens
(soignants, patients, familles, etc.) l’ont signé.
Nous,
soignants en psychiatrie, affirmions dans cet appel :
« Devant tant de « dangerosité » construite, la
psychiatrie se verrait-elle expropriée de sa fonction soignante,
pour redevenir la gardienne de l’ordre social ? Nous, citoyens,
psychiatres, professionnels du soin, du travail social, refusons de
servir de caution à cette dérive idéologique de notre société.
Nous refusons de trahir notre responsabilité citoyenne et notre
éthique des soins dans des compromissions indignes et inacceptables.
Nous refusons de voir la question des soins psychiques réduite à un
pur contrôle sécuritaire criminalisant outrageusement la maladie
mentale. Nous refusons d’être instrumentalisés dans une logique
de surveillance et de séquestration. »
Un an après
le discours sécuritaire s’amplifie.
Il est
appuyé par les projets de réforme de la loi de 1990, par des
circulaires dont la dernière, en date 11 janvier 2010, provoque de
toute part des réactions de colère tant la main mise du ministère
de l’intérieur et « du maintien de l’ordre public »
envahit le champ du soin pour tenter de l’assimiler à du
gardiennage décidé par le préfet.
Les raisons
sanitaires sont bafouées : le préfet décide comme il veut et
quand il veut si un patient hospitalisé en HO peut bénéficier de
sortie d’essai « décidée » par les équipes
soignantes
Par la rédaction de cette circulaire, l’état
stigmatise les équipes de soin, jugées laxistes ou incompétentes,
s’autorise à restreindre les droits des patients et poursuit le
chemin de leur ségrégation.
Le collectif des
39 se félicite des réactions unanimes de la profession contre cette
circulaire
Il appelle toutes les associations et
syndicats de la profession, les parents, les patients, à mener une
action unitaire massive contre cette politique inacceptable et à
élaborer des pratiques respectueuses des droits et libertés.
Le collectif des 39 est prêt à engager toute son énergie afin
qu’une action de grande ampleur puisse se réaliser. C’est là le
seul moyen de stopper cette machine infernale.
Fin du communiqué
.
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