500 €
Le prix d'une amende infligée à un professeur
pour une gifle administrée à un élève qui l'a traité de « connard »
*
Comme le petit Alexandre doit se sentir grand !
La polémique a fait la une des
journaux il y a sept mois : Elève de sixième, onze ans, il s'est
permis d'insulter son professeur !
Il y a peu, l'éducation qui était
d'abord l'affaire des parents était aussi celle des adultes en
général. Lorsque l'élève se laissait aller à une faute, souvent
la punition infligée à l'école était doublée à la maison. On se
souvient que, entrant seul dans une boutique, celui qui oubliait de
dire bonjour se faisait réprimander par les adultes présents qui
prenaient la relève du père.
Aujourd'hui la notion de respect a
perdu de son importance. Le petit, avant d'apprendre ses devoirs a,
semble-t-il, d'abord des droits, ceux qu'il s'accorde avec la perte
du goût de l'effort ( sans lequel pourtant le cerveau enregistre
moins bien ).
Le désordre et l'impolitesse semblent parfois être à l'honneur. Icône de la société individuelle et de consommation, l'enfant devient bien familial, pour être défendu comme tel, avant d'être sujet à éduquer. Responsable pourtant de son comportement, les parents ont souvent la propension malheureuse à ne plus accepter la critique portée à leur progéniture.
Lorsque le père porte képi, le
dialogue avec l'enseignant peut atteindre rapidement son paroxysme :
Garde à vue, test d'alcoolémie ... le grand jeu, la disproportion
!
Soutenu par le Premier ministre, les syndicats, des pétitions, le professeur supporte finalement du tribunal une amende moindre que celle demandée par le Procureur.
Fallait-il encombrer les couloirs de la
justice pour une telle affaire ? Le gendarme ignorait-il que les
tribunaux sont surchargés de cas plus sérieux que celui-ci ?
Souhaitons que par manque de repères
aucun enfant ne devienne délinquant. Même en uniforme, un père
qui a failli à son devoir d'éducateur, ne lui serait d'aucun
secours.
Confronté de jour en jour à des élèves de plus en plus difficiles, le rôle du professeur devient une vocation ! Sera-t-il demain tenté de faire lui aussi appel à la justice pour injures, pour réclamer et obtenir des parents ce qui est indispensable à la formation de leurs enfants : le respect, cette vielle valeur de la civilité ?
*
Pour ne plus entendre :
« Connard » ni « casse toi pauvre con »
la nouvelle civilisation annoncée doit faire beaucoup mieux !
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oOo