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venividipolitis
3 janvier 2013

Oser la différence

 

Avec conviction, courage et lucidité,

6 élus de la Côte Roannaise

s'expriment

 carte

venividipolitis leur ouvre une page 

 *

LETTRE OUVERTE AUX ELUS ET AUX HABITANTS DE LA CÔTE ROANNAISE

 

Si nous prenons la parole en cette fin d’année 2012, c’est parce qu'après des mois d’attente et de discrétion, nous pensons que notre territoire, la Côte Roannaise, nos communes, sont désormais face à des enjeux majeurs pour leur avenir, devant ce qui doit être un tournant historique à l’échelle de tout le Roannais.

Notre prise de parole n’est pas un positionnement contre quelque chose ou quelqu'un.

Il ne se veut pas en opposition dans des équipes au sein desquelles nous travaillons depuis le début du mandat en cours pour assurer la gestion et le développement de nos communes, de la coopération intercommunale et le  rayonnement de notre territoire. Simplement, nous exprimons une opinion qui, si elle semble minoritaire, n’en mérite pas moins considération parce qu’elle exprime une conviction profonde qui veut une construction positive et dynamique de nos communes et de notre territoire.

Une partie de nos collègues ont choisi de mener une lutte légitime puisqu'elle exprimait leur conviction vis-à-vis de l’avenir de ce même territoire. En cela, elle mérite d’être respectée. Et dans cette lutte la menace de démission pouvait apparaître comme un moyen de pression visant à influencer la décision de l’Etat.

Or, comme c’était prévisible, l’Etat, par la voix de la préfète de la Loire, a tranché. Mais l’Etat avait-il d’autres choix ?

Bien évidemment que non. La loi est la loi et l’application de celle-ci répond à l’un des principes fondamentaux de l’Etat de droit ou l’Etat, pas plus qu'un particulier, ne peut méconnaître le principe de légalité. Et l’Etat de droit constitue une garantie contre les dérives anarchiques et/ou arbitraires du régime politique.

Or, cette décision de fusion prise par l’Etat répond aux attentes de la loi du 16 décembre 2010 portant réforme des collectivités territoriales. Et cette loi, quels que puissent être les griefs que nous puissions lui reprocher (représentation, pouvoir donné aux préfets, règles de constitution et de délibération des CDCI -Commissions Départementales de Coopération Intercommunale- critères et règles d’application des votes des communes...), a été discutée longuement par les parlementaires, votée et validée par le Conseil Constitutionnel. Dans une république, libre et démocratique, une telle loi ne peut être remise en cause par les élus qui sont censés être des représentants de cet Etat de droit dans leur territoire sans prendre le risque de remettre en cause le principe même de l’exercice de l’élaboration démocratique, parlementaire de la loi. Et les engagements idéologiques de chacun, aussi légitimes qu’ils puissent être s’ils respectent la pluralité d’expression et d’opinion, la différence et les individus, ne peuvent justifier de mettre en péril l’avenir de la construction intercommunale et donc de nos communes.

Quelle est la situation à l’aube de cette année 2013 ?

Les communautés de communes de la Côte Roannaise, de l’Ouest Roannais, des Pays de la Pacaudière, des pays de Perreux et Grand Roanne Agglomération sont dissoutes et fusionnées dans une nouvelle entité baptisée Communauté d’Agglomération Du Roannais à laquelle est rattachée aussi la commune de Saint-Alban les Eaux jusqu’ici restée en dehors de toute structure intercommunale.

Que va-t-il se passer pour cette nouvelle Communauté ?

Dès les premiers mois, il faudra définir les statuts, affiner et formaliser les règles de gouvernance qui détermineront les modalités de fonctionnement de la nouvelle entité et la façon dont chaque élu délégué, donc chaque commune, pourra faire entendre sa voix.

Dès les premiers mois, il faudra définir pour chaque compétence transférée, qui sont celles jusqu’alors exercées par les différentes communautés de communes, l'intérêt communautaire qui déterminera les périmètres exacts et modalités d’exercice de ces compétences.

Dans cette perspective...

Démissionner, c’est ne pas prendre part à ce travail et donc exclure nos communes de la définition de ces périmètres d’exercice de ces compétences.

Démissionner, c’est prendre le risque de se voir imposer par la suite des limites d’exercice de compétences non souhaitées. Or, l’exercice des compétences de la nouvelle entité aura des incidences sur l’une (nouvelle entité) et sur les autres (nos communes) et donc sur la fiscalité proposée aux ménages. Or, cette question a été au cœur des argumentations autour de cette fusion.

Comment mieux maîtriser, influer, débattre de ces questions et de la future contribution de nos concitoyens à la construction intercommunale, qu’en participant avec vigilance et sens critique à un débat constructif et responsable ?

Démissionner c’est aussi renoncer :

  • à participer à la définition des projets qui contribueront à la construction de notre espace de vie à tous ;
  • à la définition et à l’orientation des priorités qui détermineront les contours et les financements de ces projets ;
  • à la maîtrise des dépenses qui, dans le cadre des orientations définies par l’intérêt communautaire et les projets définis par les priorités de l’action intercommunale,détermineront le niveau de fiscalité demandé aux ménages.

Démissionner, c’est aussi nier le travail accompli par les élus intercommunaux depuis des années dans différents domaines qui impactent directement la vie de nos communes : en économie, en tourisme, dans le domaine de l’eau, de l’assainissement, de l’aménagement des rivières, dans les domaines de la petite enfance, des personnes âgées, des jeunes, du soutien aux actions culturelles, associatives et sportives... et se priver des compétences acquises par les élus dans les communes, dans les structures intercommunales, dans les structures syndicales de territoire.

Et ce n’est pas ces perspectives là que nous voulons défendre, dans l’intérêt de nos communes et de notre territoire.

Au contraire...

Participer, ce n’est pas trahir l’esprit communautaire mais au contraire répondre à une volonté de le renforcer à travers une volonté positive et dynamique pour notre territoire. Sans naïveté. Sans concession. Sans a priori.

Participer, ce n’est pas opposer une vision à une autre. C’est au contraire rétablir un dialogue rompu depuis des mois pour accepter d’échanger, de débattre et de partager la construction de l’avenir d’un territoire, dans son intérêt et dans celui de ses habitants.

Participer, c’est garantir la présence de nos communes dans les débats essentiels qui guideront la construction du nouvel EPCI (Établissement Public de Coopération Intercommunale), la définition des nouveaux projets intercommunaux, l’élaboration de l’avenir du Roannais dont la prospérité aura des incidences sur la vie quotidienne de nos concitoyens.

Participer, c’est conserver l’assurance de ne pas devoir, à l’avenir, se couler dans un moule dont nous n’auront pas contribué à définir la forme et les contours.

Participer, c’est continuer à représenter les citoyens qui nous ont élus pour les représenter dans les débats majeurs des structures qui détermineront le niveau des services qui leur seront proposés pour améliorer leur qualité de vie.

Participer, c’est enfin, ne pas exclure nos communes d’une étape historique pour la coopération entre les collectivités dans le but de construire un territoire dynamique, innovant, performant, durable et prospère.

Car, si nous reconnaissons la légitimité d’avoir défendu une autre vision du territoire, nous ne voulons pas entretenir chez nos habitants de fausses illusions. A terme, cette nouvelle entité sera constituée et plusieurs questions importantes apparaissent :

Allons-nous contribuer à la construire en travaillant à défendre l’esprit dans lequel nous imaginons la coopération intercommunale ou allons-nous subir ce qui aura été discuté par d’autres ?

Allons-nous défendre des projets qui nous tenaient à cœur dans le travail entrepris dans nos communautés afin de les voir repris par la nouvelle entité ou allons-nous laisser se définir les priorités selon la seule vision des participants ?

Notre vision est claire, simple, et pour nous les réponses à ces questions sont, à la lecture des arguments que nous avons développés au cours de cette lettre, évidentes.

Bien que notre expression ne soit pas majoritaire chez nos collègues élus...

Parce que nous respectons leur opinion, sans la moindre volonté de nous inscrire en opposition dans le travail de nos équipes communales...

Bien que notre position n'ait pas forcément été relayée sur le plan médiatique...

Parce que nous sommes animés par la seule volonté d’établir un dialogue constructif...

Nous pensons qu’il est temps d’exprimer publiquement notre vision de la coopération intercommunale d’avenir. Nous le faisons à travers cette lettre ouverte par laquelle nous espérons rassembler ceux qui partagent cette vision et nous l’espérons, ceux qui, ayant mené la lutte pour un projet alternatif, pensent aujourd’hui qu’après la décision arrêtée par l’Etat, nous ne pouvons soustraire nos collectivités à la construction d’un autre Roannais.

Sur la Côte Roannaise, le 31 décembre 2012.

 

Signataires par ordre alphabétique :

 

Alain Baillon

Premier Adjoint – Ambierle, Vice-Président Communauté de communes – Côte Roannaise

Alan Berchoux

 Conseiller municipal – Ambierle

Ginette Chatillon

Conseillère municipale – Changy

Benoit Darcq

Conseiller municipal – Ambierle

Eric Malosse

Conseiller municipal -Saint-André d'Apchon, Conseiller communautaire – Côte Roannaise

Philippe Pras

Conseiller municipal – Saint-Haon le Châtel

 *

 A Roanne trop d'élus et pas des moindres, qui n'avaient pas retenu leurs critiques à l'encontre de Laure Déroche, l'ont finalement soutenue officiellement jusqu'à l'indécence. En partageux (ou pour la gamelle ?) ils l'ont accompagnée jusqu'à sa défaite législative. Ce comportement absurde se nomme au PS solidarité de parti.  

  L'exemple n'est pas à reproduire, c'est pourquoi les électeurs de la Côte Roannaise comprendront qu'avec responsabilité les signataires de la lettre ouverte montrent avec courage la voie du bon sens pour une coopération raisonnée. 

Ils expriment une différence qui se conjugue avec conviction et honneur.

.

oOo

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Commentaires
V
Bonsoir,<br /> <br /> <br /> <br /> Je découvre ici ce texte. Si je puis comprendre la volonté de servir l'intérêt collectif dans cette démarche, je reste très circonspect sur ses chances d'aboutir. D'une part, parce qu'il me semble que les échanges sont trop tendus entre les différentes parties en présence pour qu'une telle initiative ait une chance d'aboutir, d'autre part, parce que je suis convaincu de la totale absence de sincérité des élus de GRA actuels qui s'octroient quasiment la majorité absolue au sein du nouveau conseil communautaire. <br /> <br /> <br /> <br /> Affaire à suivre...
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N
Tout comme Drosera, je félicite ces élus, ainsi que tous les autres. Mais effectivement se sont-ils posé la question si leur avis représentait réellement celui des citoyens. Concernant la Côte Roannaise, les différentes manifestations et pétitions prouvent bien que les citoyens sont bel et bien opposés à une fusion avec Grand Roanne. Je suis comme Drosera sceptique quant au citoyen du Grand Roanne.
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D
Je félicite ces élus qui affirment leur position et l' affichent publiquement. je souhaite réagir sur 2 points qui me choquent:<br /> <br /> <br /> <br /> - l'élu, avant d'être le représentant de l'état est le représentant du citoyen lambda.Je pense que dans ce débat,l'avis du citoyen n'est pas pris en compte et qu'il aurait été très utile de procéder à un référendum,certes risqué pour les élus de Grand Roanne, mais qui aurait démontré un esprit d'ouverture.<br /> <br /> <br /> <br /> -Vous dites que la loi a été respectée......est-ce la même qui annonce 15 vice-présidents........mais qu'un amendement portera à 24 ( soit 270 000 € d'indemnités annuelles supplémentaires !)<br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, si une nouvelle ère commence, il parait indispensable que le président de la nouvelle entité ne soit pas l'un des ex-présidents ......mais là, la guerre des eigneurs va reprendre !
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