retail-park : l'affaire !
Coup de force sur
Grand
Roanne Agglomération ?
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" il y a un paradoxe grandissant entre l'omniprésence
de certains sujets dans l'actualité
et leur quasi-absence dans le débat politique" (*)
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C'est ce que le lecteur attentif peut retenir de l'article paru dans l'hebdomadaire local : Le Pays Roannais du 15 janvier 2010.
Riorges, qui tente d'imposer son projet de zone commerciale tant de fois contesté, bénéficie du dynamisme de l'omniprésent Bernard Jayol.
Ancien maire de Riorges, conseiller municipal, conseiller général de Roanne-Sud, Bernard Jayol qui a de la constance dans la poursuite de ses objectifs est encore, ce qui peut aider, président du Schéma de cohérence territorial (Scot) du Roannais et président du syndicat d'études et de programmation pour l'aménagement du Roannais (SYEPAR).
Pour faire dire au très réservé président de la CCI, à propos de l'agrandissement de la zone commerciale de Riorges, « il faut maintenant prendre le temps de la réflexion » il fallait trouver un argument. C'est le SYEPAR qui l'a fourni en donnant les résultats d'une étude réalisée à sa demande par le bureau Clipperton.
Un cabinet d'expertise sollicité par un opposant au projet aurait-il donné un avis différent ? En l'absence d'étude contradictoire nul ne saura le dire !
On ne peut pas retenir les conclusions présentées par Riorges sans observer que :
le projet de Retail-park serait surdimensionné du double, au risque de vampiriser le reste du commerce local, ce qui semble contredire une partie des garanties offertes par Apsys !
Les données prises pour justifier une embellie du chiffre d'affaire annuel du commerce de centre ville sont celles des années favorables comprises entre 2003 et 2007.
L'étude fait l'impasse sur les années de la crise économique de 2008 et 2009,
Elle ne tient pas compte de la politique de réforme territoriale et urbanistique qui doit être engagée,
Elle néglige l'adaptation des consommateurs à de nouveaux modes de vie plus économes.
A ces critiques s'ajoutent des propositions et actions pour le moins surprenantes :
Apsys accepterait dans l'immédiat de réduire son projet mais en se gardant la possibilité d'un développement ultérieur.
Le SYEPAR se fait l'avocat de Riorges en proposant avec une grande générosité à la ville centre, comme monnaie d'échange et expression d'une nouvelle culture, l'implantation d'un village de marque sur le territoire de Roanne.
Michel Jacquet rassemble, dans une association à la rescousse de Riorges, une cinquantaine (nombre à vérifier) de consommateurs pro-Portes-de-Riorges2. Ces super-consommateurs bien inspirés se recrutent essentiellement dans le canton de Roanne-Sud, qui est, circonstance troublante, celui du conseiller Jayol.
Tous ces pseudo-consommateurs, pour l'encenser, semblent connaître plus que par le détail le projet Riorgeois. Ils s'autorisent même à donner un avis sur l'architecture, l'urbanisme et la politique commerciale que devrait suivre l'agglomération dont ils sont en partie éloignés.
Même si les villages dortoirs et les lotissements de campagne n'ont plus la faveur de la politique nationale d'urbanisme, ces pétitionnaires croient devoir, au prétexte d'une économie de déplacements, faire référence à un développement dit durable. L'argument relève plutôt de l'argutie car l'urbanisme d'aujourd'hui, pour des raisons économiques qui ne sont plus à démontrer, pousse à la concentration urbaine. En ce sens, c'est à eux que reviendrait plutôt l'effort à faire pour se rapprocher du coeur de la ville.
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Dans ce contexte Bernard Jayol, qui apparait comme le patron du PS roannais et le mentor de Laure Déroche, a déjà obtenu comme réponse de cette dernière : « Je n'ai pas d'a priori sur l'implantation d'un village de marques à Roanne ». Voilà donc pour Riorges une expression du maire de Roanne qui semble prometteuse dans son acception généralement positive !
Question : La politique de Roanne se décide-t-elle maintenant à Riorges ?
Le « Je » du maire de Roanne sonne comme celui du pouvoir personnel qui se dispense de
l'avis de son conseil. Que vaut donc la concertation
qu'elle n'oublie pas de rappeler dans ses tracts ? A quel rôle
réduit-elle ses adjoints et conseillers ? Le conseil municipal se laissera-t-il manipuler ?
L'avenir de Grand-Roanne Agglomération peut-il se décider à Riorges avec l'aval du maire de Roanne ?
Les bonnes intentions rédigées pour GRA lors la précédente campagne, étaient-elles une tromperie ? Cette politique qui cherche à imposer par la force et le marchandage est indigne de l'étiquette déclarée de ses acteurs.
Les élus qui fourbissent ainsi leurs armes prennent le risque de compromettre la bonne harmonie de l'agglomération par le retour au chacun pour soi et la responsabilité de retarder son développement nécessairement unitaire.
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(*) L'annotation figure dans la contribution au Congrès de Dijon où étaient notamment présents : B Jayol et L Déroche.
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